Catalogne Versus Empire Britannique

Cette année et pour la 3ème fois consécutivement, il y aura trois clubs anglais en demi-finales de ligue des champions. Alors oui, les esprits chagrins pourront arguer que ça n'a rien d'étonnant au vu des moyens financiers dont disposent les cadors de Premier League mais il faut reconnaître avant tout que, dans des matches à élimination directe, les clubs anglais font preuve d'une incroyable faculté à se surpasser, même lorsque la situation semble compromise.

LE match de ces quarts de finale a bien sûr été cet incroyable Chelsea-Liverpool. Alors qu'on pouvait logiquement penser que, comme par le passé, ce duel déboucherait sur une bataille tactique ennuyeuse, le match aller déjà excellent n'était qu'une mise en bouche avant un match retour tout simplement DANTESQUE. Après la victoire de Chelsea à Anfield (3-1), ce match aurait du n'être qu'une balade de santé pour les Blues. Cela aurait été le cas contre n'importe quelle équipe mais pas contre les Reds. Cette équipe est incroyable. Bien que privé de son maître à jouer Steven Gerrard, Liverpool a littéralement asphyxié Chelsea en première mi-temps pour se rapprocher de l'exploit en menant 2-0 à la pause (grâce à Aurélio et Alonso). Mais Gus Hiddink n'est pas une pantoufle, il fit sortir Salomon Kalou (nul à souhait) pour lancer Nicolas Anelka. Et comme par magie, grâce à un raid du français, Drogba réduisit le score habilement. Un coup franc de mule (par Alex) et une frappe (de Lampard) plus tard, Chelsea repassait devant 3-2. On pensait alors Liverpool définitivement K.O mais les Reds avaient décidé de laisser leur tripes sur le terrain quoiqu'il arrive. En deux minutes, la frappe déviée de Lucas et la tête de Kyut ramenaient Liverpool à un but de la qualification. Mais le dernier but, c'est Lampard qui s'en charga, qualifiant les siens au bout d'un des plus beaux matches de l'histoire de la ligue des champions.

A la même heure, le FC Barcelone se qualifiait tranquillement sur la pelouse du Bayern de Munich. Après la violente fessée du match aller, les allemands n'ont jamais pu rien espérer d'autre dans ce match que d'éviter une deuxième humiliation. Le Barça a tranquillement fait tourner la balle pendant une mi-temps sans que le Bayern n'ose intervenir. En deuxième, Ribery semblait être le seul à ne pas vouloir baisser la tête et c'est donc en solo qu'il inscrivit un but rageur. Mais un Ribery contre onze blaugranas, ce n'est pas du jeu et les catalans ont mis un point d'honneur à ne pas laisser le Bayern remporter ce match en égalisant à la 73ème par une jolie frappe de Keita.

Hier soir, Arsenal est redevenu Arsenal. Des séquences de jeu ultra-rapides, des passes d'une précision chirurgicale, un engagement de tous les instants, les joueurs de Wenger ont sorti la panoplie complète à une pauvre équipe de Villareal qui a mangé le (très beau) gazon de bout en bout. Un magnifique lob de Walcott, excellent hier, un duel remporté par Adebayor face au gardien et un penalty de Van Persie et voilà trois buts dans la musette des espagnols qui auraient pu en prendre le double. Si l'on ajoute le carton rouge d'Eguren pour contestation, on peut légitimement penser que si Villareal "aurait su il aurait pas v'nu".
Il faudra maintenant attendre de voir quand et comment Arsenal récupérera tous ses blessés pour dire si ils sont capable de gagner le trophée l'année où personne ne les attendait.

Dans l'autre match, Manchester United n'était pas fier (pour une fois) avant de disputer ce match retour à Porto. Sérieusement malmenés à l'aller, les mancuniens ne méritaient même pas le match nul (2-2). Le problème hier, c'est que Porto a déçu. Brillants la semaine dernière, les portugais n'ont jamais semblé en mesure de mettre en place leur jeu d'attaque déployé à Old Trafford. Problématique quand dès la 6ème minute, Christiano Ronaldo sortit un coup de génie (ça fait mal de le reconnaitre), une frappe aussi soudaine que terrible de... 35 mètres. Les Dragons ne reviendront jamais au score et MU se présentera face à Arsenal pour une énième mais excitante demi-finale 100% anglaise.

La qualité générale de ces quarts de finale m'oblige à m'adresser à Michel Platini.
Car il faut savoir que Michel Platini n'aime pas le formule actuelle de la ligue des champions. Il trouve que la mainmise des gros budgets nuit à la l'intérêt de la compétition. Michel a décidé de réformer la ligue des champions pour que, par exemple, le champion de Pologne ait une place attitrée en phase de poules et ne soit pas obligé de passer par le tour préliminaire.
Mais si Michel passait moins de temps à traîner dans les restaurants de Nyon et d'ailleurs, il aurait peut-être le temps de voir des matches, notamment ceux de la ligue des champions et peut-être même qu'il se serait aperçu de la qualité du spectacle déployé dans ces rencontres.
Michel aimerait, au nom de l'ethique du sport, que Lech Poznan et le Dinamo Bucarest soient présents en quarts de finale, mais nous, amateurs de foot, est-ce qu'on s'y retrouverait ?
Michel est un peu gonflant et très gonflé... du visage surtout.
Allez Michel, c'est pas un drame d'être has-been. Profite de tes jolies bajoues pour ouvrir une ferme auberge dans ta Meurthe-et-Moselle natale plutôt que de nous pondre des réformes pourries pour tenter de réussir ta deuxième vie dans le foot.